Actualité mensuelle / 2022




                                             (de janvier à décembre 2022)

 

 

L'OTAN : une organisation anachronique et querelleuse

 

 

En janvier 2022, les médias ont commenté avec plus ou moins le sens de la dramaturgie le risque d'une guerre entre la Russie et l'Ukraine. Selon les sources ou les jours, il y aurait tantôt des dizaines de milliers de soldats russes massés à la frontière avec l'Ukraine, tantôt 100 000 soldats voire même 175 000.

La Russie demande que l'OTAN créée en 1949 ne s'étende plus, notamment aux ex républiques de l'URSS et explicitement à l'Ukraine. La Russie demande aussi le retrait des forces de l'OTAN des pays devenus membres après 1997. La Russie demande enfin que les Etats-Unis et l'OTAN cessent toute coopération militaire avec les pays d'Europe orientale ou d'ex URSS non membres de l'OTAN.

 

Naturellement, toutes ces demandes sont fondées car l'OTAN à l'origine dirigée contre l'URSS est demeurée après l'effondrement de l'URSS dirigée contre la Russie malgré les dénégations sournoises des Occidentaux. 

La Russie demande légitimement la fin de son encerclement militaire par des forces hostiles et querelleuses. Chacun devine bien que les USA n'apprécieraient pas non plus leur encerclement militaire par des forces offensives russes au Canada et au Mexique.

Avec arrogance et mauvaise foi, les USA justifient l'extension de l'OTAN par le respect de la souveraineté des Etats qui restent libres d'adhérer à l'organisation de leur choix. Mais l'OTAN est aussi libre de refuser une adhésion qui fragiliserait la paix sur le continent européen alors que son but serait justement de fortifier cette paix. L'adhésion n'est pas un droit mais un contrat entre plusieurs parties en fonction du contexte international. Et chacun se souviendra qu'en 1962 lors de la crise des missiles de Cuba, les USA n'ont pas défendu la thèse du respect de la souveraineté des Cubains.

Par ailleurs, l'idée d'une adhésion de la Russie à l'OTAN, idée caressée du côté russe après l'effondrement de l'Union soviétique n'était pas pour plaire aux militaires américains, conscients qu'ils ne domineraient et ne manoeuvreraient pas les Russes comme ils le font avec leurs partenaires européens.

 

En effet, l'OTAN se comporte aujourd'hui comme les bandes de jeunes délinquants défendant un territoire jugé extensible et un commerce lucratif. Les Russes ont bien vu qu'à sa tête se trouve le caïd américain et c'est la raison pour laquelle ils veulent à juste titre négocier avec les Américains et non avec les autres membres souvent sous emprise et atteints à leurs yeux d'américanophilie idolâtre et infantile.

Les pays membres de l'OTAN envoient symboliquement une très faible partie de leurs troupes en Pologne, en Roumanie ou en Bulgarie. Mais les avions militaires français n'ont rien à faire au-dessus de la mer Noire si ce n'est narguer stupidement les militaires russes. Les citoyens français ont bien d'autres préoccupations que d'aller chercher querelle au peuple russe par le comportement de collégiens de leurs responsables politiques et militaires.

 

En fait, l'OTAN a besoin de la querelle et de ses conséquences maîtrisées pour justifier son existence. Cette organisation militaire ne devrait plus exister tout comme le Pacte de Varsovie disparu en même temps que l'Union soviétique. La paix en Europe de l'Atlantique à l'Oural devrait se régler grâce à une coopération étroite et loyale entre l'Union européenne et la Russie. Mais les nostalgiques de la guerre froide et les idolâtres des USA s'opposeront fermement à cette option reléguant les USA sur leurs terres lointaines entre l'Atlantique et le Pacifique.

 

 

* Voir chronique juillet 2016, "OTAN : de la guerre froide à la querelle de collégiens"

 

 

 

 

 

 

 

 

Cizeron/Papadakis

font briller l'humanité

 

 

En février 2022, Gabriella Papadakis (26 ans) et Guillaume Cizeron (27 ans) ont offert à l'humanité une œuvre d'art heureusement gravée pour des siècles et des siècles dans les supports modernes d'imagerie. Leurs chorégraphies très inspirées et surtout bien habitées sur la glace silencieuse d'une patinoire à l'occasion des jeux olympiques d'hiver de Pékin se trouvaient largement au-dessus d'une appréciation quantifiée dans un barème par un jury fut-il le plus expert en la matière. En effet, leurs prestations relevaient plus du rapt magique et irrésistible de l'attention des spectateurs que d'un spectacle pour la quête d'une récompense bien trop humaine*.

 

Gabriella illumine la patinoire de sa féminité rayonnante habitant de façon très opportune un corps souple et gracile sans doute insensible aux lois de la pesanteur, et animant une silhouette si harmonieuse de nature à émouvoir tous les poètes et les peintres qui vénèrent chacun selon les contraintes de son art les déesses de leurs rêves et de leur imagination toujours très fertile en ce domaine. Déjà d'une grâce infinie et d'une élégance naturelle dans l'immobilité, il suffit à Gabriella de veiller à ne pas y porter atteinte par sa mise en mouvement imposée par la chorégraphie. Et non seulement elle ne porte pas atteinte à sa sublime apparence mais en plus elle y ajoute les ingrédients d'une divine inspiration servie par une maîtrise époustouflante de l'équilibre, de la vélocité et de la symétrie avec son partenaire.

Guillaume n'a pas la tâche facile face à une partenaire aussi sublime mais sa noble apparence de demi dieu grec à l'allure athlétique et distinguée confirme l'exceptionnel assortiment de leurs deux silhouettes semblant sculptées à dessein par la divine providence pour leurs chorégraphies inspirées. De ce don fabuleux de la nature, l'un et l'autre en font un usage généreux en faveur du public dans leurs prestations fluides et pleines de raffinement.

 

En effet, leurs duos témoignent d'une telle coordination et d'une telle symétrie qu'ils semblent commandés par un influx nerveux unique pour les deux danseurs. Ceci n'est pas sans rappeler l'époque des duos émouvants en Inde du Sud de Shanta et VP Dhananjayan dans l'art très sophistiqué du Bharatha Natyam. Et tout comme chacun se demande par quel miracle les nuées d'oiseaux déployant leurs belles chorégraphies dans le ciel lumineux du printemps ne se heurtent pas, les spectateurs éblouis et fascinés par les chorégraphies sur glace pleines de vélocité des deux célestes patineurs souvent si rapprochés se demanderont aussi par quelle magie ils parviennent à ne pas se percuter, comme si un charme mystérieux les maintenait ni trop près ni trop loin l'un de l'autre.

A voir le beau visage aux traits si expressifs et mobiles de Gabriella variant au grè de la chorégraphie, chacun peut penser que la déesse sourit en fait de ses propres sortilèges et laisse généreusement au demi dieu impassible et très attentif à sa partenaire la croyance en sa propre habileté. Dans la mythologie grecque aussi, le héros ne réussit que grâce à la magie de la déesse qui l'a pris sous sa protection. Gabriella semble habitée de l'efficience cumulée d'Athéna la déesse aux yeux pers, d'Aphrodite la déesse de la beauté et de Héra la déesse aux bras blancs. La complicité surnaturelle de la déesse et du héros mûrie ici depuis la plus tendre enfance construit inexorablement le récit mythique de leur incroyable créativité artistique toujours guidée par la délicatesse et la beauté.

 

Six siècles après, le monde s'émerveille toujours des tableaux sublimes de Botticelli. Dans six siècles, le monde s'émerveillera encore des tableaux délicats et éblouissants peints en direct sous ses yeux par les arabesques gracieuses et travaillées de Papadakis et Cizeron.

Et si un jour l'Europe envoie dans l'espace lointain un vaisseau chargé de témoignages édifiants de la vie sur terre pour une éventuelle rencontre avec des extra-terrestres avides de connaissances, il conviendra d'y inclure une vidéo des chefs-d'œuvre de ces deux artistes élégants et raffinés afin que l'univers tout entier constate avec enchantement ce que sur la planète Terre peuvent réaliser des mammifères bipèdes inspirés libérant leur immense talent d'artistes, leur folle énergie de travailleurs, leur fidèle inspiration de poètes et sacralisant sans répit leur entraînement sportif. Grâce à Gabriella Papadakis et à Guillaume Cizeron, l'humanité dans toute sa dimension poétique et artistique brillera pour l'éternité.

 

 

* Ils ont obtenu le 14 février 2022 la médaille d'or olympique en patinage artistique en couple avec un nombre de points inégalés jusqu'à ce jour. Ici, l'activité sportive n'est qu'un support nécessaire de la création artistique car le sport au sens strict ne convoque jamais l'esthétique pour gagner des compétitions.

 

 

 

 

 

L'OTAN provoque une guerre en Ukraine

 

 

En mars 2022, l'invasion de l'Ukraine engagée par la Russie dès février semble s'enliser face à la résistance ukrainienne. L'opération a été déclenchée après la demande de la partie russe adressée aux USA* de ne pas intégrer l'Ukraine à l'OTAN et de retirer les forces menaçantes de l'OTAN des pays d'Europe orientale ou d'ex URSS. Quiconque regarde une carte de l'Ukraine s'aperçoit que celle-ci constitue une excroissance importante à l'intérieur du territoire russe et comprend aisément pourquoi la Russie n'a pas envie d'avoir à cette frontière de 1500 Km une telle organisation militaire querelleuse dont l'existence n'a plus d'intérêt depuis l'effondrement de l'Union soviétique sauf à narguer et provoquer en permanence la Russie pour justifier sa propre existence au profit de la domination américaine. De toute évidence, de leur côté les USA n'apprécieraient pas non plus leur encerclement militaire par une alliance dirigée par la Chine et la Russie installant des bases militaires offensives près de ses frontières et à aucun moment les USA n'utiliseraient l'argument opposé sournoisement pour l'Ukraine du respect de la souveraineté du Canada ou du Mexique, toujours libres en conséquence d'adhérer à l'organisation de leur choix. Chacun peut constater aujourd'hui combien cette sournoiserie et cette mauvaise foi ont coûté cher à l'Ukraine.

La Russie est intervenue de manière préventive avant que les USA déjà présents en Ukraine ne surarment ce pays et n'y installent durablement des bases militaires offensives sous couvert de l'OTAN en accusant sournoisement la Russie de prétendues "visées expansionnistes" pour justifier le bellicisme américain. En fait, les USA se sont auto-proclamés "surveillant général" du monde et de l'Univers et ne cessent d'utiliser en permanence un langage menaçant fait de "mises en garde", "d'avertissements", de "menaces", de "réprimandes", de "sanctions", de "lignes rouges", de "représailles" s'adressant à quiconque remet en cause leurs intérêts ou n'obtempère pas à leur mise en demeure. Cette nation arrogante et belliqueuse qui a un rapport pathologique à la puissance par son désir constant de dominer et de soumettre les autres Etats n'a cessé depuis 1945 de mener des guerres dans le monde entier et constitue une menace permanente pour la paix d'autant plus que les conflits ne concernent jamais directement son territoire. Faire la guerre, mais chez les autres, sous les prétextes les plus fallacieux.

La domination américaine sur le monde occidental s'exerce grandement par le biais de médias et grâce à l'américanophilie idolâtre et infantile** touchant surtout les classes dominantes, avec un pendant russophobe savamment entretenu. Par exemple, en Syrie les bombes russes occasionnaient de nombreuses tragédies sur les populations civiles mais les bombes occidentales auraient fait très peu de victimes civiles ! Dans ce cadre, la fermeture de l'intéressante chaine russe plutôt modérée "RT en français" constitue une grande faute de la part des autorités européennes et françaises, semant en conséquence le doute sur les informations diffusées par les autres médias et reniant en outre ses propres principes sur la liberté de l'information. Dans tous les médias sévissent des commissaires politiques pudiquement baptisés "comités de rédaction" qui censurent et fixent les éléments de langage. Pourtant, c'est sur la base d'une large pluralité de l'information que les citoyens peuvent librement se faire leur propre opinion parmi la propagande de toutes les parties, sans que la commission européenne ou leur gouvernement n'ait à leur dire ce qu'il faut lire ou ne pas lire.

 

La menace d'intégration de l'Ukraine à l'OTAN agitée périodiquement par les USA a conduit la Russie excédée à anticiper une menace mortelle sur son flanc ouest. A force de manger dans la gamelle de l'ours russe et de lui tirer les moustaches, celui-ci a mordu. Malheureusement, il n'a pas mordu les fauteurs de guerre mais la population ukrainienne innocente et désormais plongée dans le malheur, la mort et la destruction. L'invasion de l'Ukraine avec chars, avions et blindés n'est pas sans rappeler les sombres heures du milieu du XXe siècle alors que chacun pouvait penser que cette époque et ses excès barbares étaient révolus.

Une réaction criminelle a succédé à une provocation stupide et irresponsable. La condamnation de la terrible agression militaire russe est inséparable de la condamnation de la provocation américaine.

Selon les médias occidentaux qui ont plutôt tendance à noircir le tableau, des villes détruites, des exactions répétées, des scènes irrationnelles (pannes d'essence de colonnes de blindés russes… ?) et en conséquence un exode massif des femmes et des enfants (les hommes de 18 à 60 ans n'étant pas autorisés à sortir du territoire suite à la mobilisation générale) qui ne déplaira pas nécessairement à la Pologne et à la Roumanie dont une partie de leur population a émigré vers les autres pays européens.

Si un jour des extra terrestres veulent étudier dans toutes ses dimensions l'imbécillité humaine, ils devraient d'abord porter leur attention sur le déclenchement des guerres. En général, ce sont des vieux qui font tuer des jeunes à la guerre sous les prétextes les plus fallacieux et ils écrivent ensuite leurs mémoires pour justifier aux yeux de l'histoire leur action criminelle revêtue des habits de la raison d'Etat et de la défense des intérêts supposés "vitaux" de la nation.

 

Finalement, les demandes initiales de la partie russe paraissent aujourd'hui bien dérisoires comparées au chaos mortifère dans lequel est plongé l'Ukraine. La demande de démilitarisation et de neutralité était légitime et raisonnable eu égard à l'agressivité permanente du caïd de l'OTAN. L'Ukraine n'aurait pas été agressée et aurait pu continuer à avoir des relations équilibrées entre la Russie et l'Union européenne pour assurer paix, liberté et prospérité à sa population tandis qu'elle aurait fait l'économie d'un budget militaire grevant lourdement ses finances.

La Biélorussie, la Finlande, la Géorgie, la Moldavie devraient utilement méditer la leçon. Quant aux Etats baltes, ceux-ci pourraient s'interroger sur la prétendue sécurité procurée par l'OTAN alors que cette organisation à la solde des Américains constitue plutôt un danger pour eux, danger dont elle se nourrit. Les Etats-Unis ont besoin de tensions en Europe pour installer leur domination militaire sur ce continent… et être ensuite libres d'aller chercher querelle à la Chine.

 

*Voir chronique de janvier 2022 : "OTAN : une organisation anachronique et querelleuse"

 

** Voir chronique de novembre 2016 : "L'américanophilie infantile"


 
 
 
 
 

Une élection présidentielle illégale ?

 

 

En mai 2022, les deux tours de l'élection présidentielle se sont déroulés conformément à la procédure instituée par la loi constitutionnelle du 6 novembre 1962 votée par référendum à l'initiative du général de Gaulle sur la base de l'article 11 de la constitution, c'est à dire sans droit de veto du parlement.

La volonté clairement affichée de la candidate Marine Le Pen de modifier la constitution selon la même procédure a suscité un tir de barrage dans les médias à grand renfort militant de "cautions" universitaires, au motif que cette procédure serait illégale. Lors de leur débat télévisé, la candidate a très justement fait remarquer au candidat Macron que si cette procédure était illégale, ils ne seraient ni l'un ni l'autre présents à ce débat télévisé, laissant le candidat bien silencieux. Et d'une manière générale, cette objection n'a pas été rapportée par les médias, peu favorables à l'exercice de la souveraineté du peuple par le peuple au moyen du référendum.

 

Or le peuple est souverain selon l'article 6 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 : "La Loi est l'expression de la volonté générale. Tous les Citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs Représentants, à sa formation." Cette Déclaration de 1789 a aujourd'hui valeur constitutionnelle.

De plus, l'article 3 de la constitution de 1958 précise que "la souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum."

 

La procédure de révision constitutionnelle concédée aux politiciens de la IVe république par de Gaulle à l'article 89 confère un droit de veto au parlement puisque le texte doit être approuvé en termes identiques par les deux chambres avant, soit un référendum sur le texte approuvé par les deux chambres, soit l'approbation par au moins les 3/5e des suffrages exprimés des deux chambres réunies.

En conséquence, le sénat et une partie de ses 348 sénateurs peuvent bloquer toute réforme constitutionnelle alors qu'ils ne sont même pas élus au suffrage universel direct. Une poignée de sénateurs aussi inutiles que coûteux pour les contribuables peut interdire toute réforme constitutionnelle qui ne serait pas à son goût ce qui montre bien les limites et les incohérences de la "démocratie" dite représentative. Tel était le cas en 1962 et c'est la raison pour laquelle le général de Gaulle a judicieusement eu recours à l'article 11 de la constitution relatif au référendum.

Et pour de nombreux médias, non seulement une partie des parlementaires peut bloquer toute réforme constitutionnelle utile à l'évolution démocratique de la France mais en plus, le conseil constitutionnel s'est depuis la jurisprudence Hauchemaille (2000) prononcé pour un contrôle encore plus poussé des opérations relatives au référendum c'est à dire qu'il s'est arrogé lui aussi un droit de veto sur les réformes constitutionnelles. Si déjà ce droit de veto est choquant chez une poignée de sénateurs même pas élus au suffrage universel direct, cela l'est encore plus de la part des neuf membres du conseil constitutionnel sans aucune légitimité démocratique, nommés en général par renvoi d'ascenseur par le président de la république, le président du sénat et le président de l'assemblée nationale.

Le véritable "coup d'Etat" ne serait pas l'utilisation de l'article 11 par le président de la république pour réformer la constitution mais l'opposition du conseil constitutionnel à cette procédure démocratique respectueuse des citoyens.

 

Certes, à ce niveau d'interprétation des textes, il ne s'agit plus de logique juridique mais d'idéologie. D'un côté, les spoliateurs du pouvoir souverain du peuple argumentant sur la base de l'article 89 de la constitution et de l'autre, les démocrates très respectueux de la souveraineté du peuple argumentant sur la base de l'article 3 de la constitution et de l'article 6 de la Déclaration des droits de 1789.

Quand il semble y avoir contradiction entre deux dispositions constitutionnelles (art 11 et 89) c'est toujours la plus conforme à la démocratie qui doit l'emporter. Or, concéder à une poignée de sénateurs parasites le droit de bloquer la volonté populaire en violation de la constitution (art 3) et de la déclaration des droits de 1789 (art 6) revient à confier à une minorité de "représentants" le droit de museler la totalité des "représentés", ce qu'une grande partie de l'élite nostalgique de l'aristocratie d'antan souhaite réaliser sous couvert de la fable de la "représentation" politique.

 

Finalement dans cette affaire, la duplicité du candidat Macron a été flagrante car s'il pensait vraiment que la procédure de l'élection du président de la république au suffrage universel direct avait été acquise de façon illégale, logiquement il n'aurait pas dû se présenter à cette procédure illégale et aurait dû demander aux électeurs de ne pas participer à une procédure illégale.

Aujourd'hui, beaucoup de commentateurs affirment que le "système" n'existe pas car il n'y aurait pas de consensus général des élites pour agir dans tel ou tel sens. Mais il y a un point sur lequel le "système" est compact, solide et consensuel : il ne veut pas que le peuple récupère le pouvoir naïvement délégué sur la base de tromperie à de soi disant représentants. L'élite préfère gérer les affaires de la nation (et les siennes) dans l'entre soi à l'exclusion de tout pouvoir décisionnel du peuple souverain. Cette spoliation est dangereuse pour l'avenir de la démocratie française.

 

 

 

 

 

Femmes et politique

 

 

Le 16 mai 2022, le président de la république a nommé premier ministre Elisabeth Borne. C'est la deuxième fois en 64 ans qu'une femme accède à la fonction de premier ministre, après la nomination d'Edith Cresson en 1991 par François Mitterrand. Cette nomination intervient juste après la réélection d'Emmanuel Macron à la présidence de la république.

Lors de cette élection quatre femmes étaient candidates dont trois (Valérie Pécresse LR, Anne Hidalgo PS et Nathalie Arthaud LO) n'ont pas dépassé les 5% des suffrages exprimés et une a obtenu 23% des suffrages exprimés et a donc été retenue pour le second tour de l'élection (Marine Le Pen RN). En n'accordant à cette dernière que 41% des suffrages exprimés lors du deuxième tour, les électeurs n'ont donc pas choisi d'élire une femme à la présidence de la république malgré un large choix dans l'éventail politique et une majorité de femmes dans le corps électoral qui sont par ailleurs très nombreuses à voter pour des hommes, tout comme sitôt mariées elles continuent de prendre le nom de leur époux alors que jamais l'homme ne prendrait le nom de son épouse.

Manifestement, le sexe des candidats intéresse peu les électeurs. Ce qui importe à leurs yeux relève de l'amélioration de leur quotidien et de la sécurisation de leur avenir et ceci n'a rien à voir avec le genre des gouvernants.

Le choix d'une femme pour la fonction de chef du gouvernement provient donc du choix d'un seul homme (le président de la république) suscitant les frétillements du monde politico médiatique pensant amuser la galerie par une mesure supposée d'avant garde alors qu'elle est assez commune à l'étranger, même dans les pays de culture musulmane (Indonésie, Bangladesh, Pakistan, Turquie...).

 

Le gouvernement nommé dans la foulée respecte la parité hommes/femmes dans la plus grande indifférence des électeurs qui ont bien remarqué par ailleurs que cette règle limite injustement leur choix lors des élections à scrutin de liste ou à scrutin binominal. La parité accordée par des mâles limite juridiquement le nombre de femmes dans la politique ce qui est une injustice et une perte éventuelle de compétences pour la nation. Des mâles inquiets de la concurrence des femmes dans le domaine politique ont préféré voir le scénario une femme/un homme plutôt que le scénario deux femmes/un homme issu du libre choix des électeurs. Or en démocratie, il appartient aux électeurs de décider s'ils élisent des femmes ou des hommes, ce n'est pas à la loi de décider pour eux.

Faut-il rappeler que le faible engagement traditionnel des femmes dans la politique résulte plus d'un modèle mâle plutôt repoussant que d'un barrage systématique des appareils de partis. Chacun comprendra que les femmes n'aient pas très envie de ressembler aux hommes politiques vu leur image plutôt dégradée dans la société, ce qu'apparemment n'avait pas compris Valérie Pécresse lors de son grand rassemblement parisien en singeant la verve tonnante et vulgaire des mâles toujours très à l'aise sur une estrade de foire.

 

Enfin d'une manière générale, les médias semblent avoir adopté la terminologie "première ministre" plutôt que "premier ministre". Qu'en sera-t-il en cas de nomination de "l'épouse" mâle et barbue d'un couple homosexuel que des journalistes flagorneurs et en quête d'audience ne se privent pas de qualifier ostensiblement "d'épouse" sous l'œil goguenard de leurs lecteurs ou de leurs téléspectateurs ?

 
 
 
 
 

Elections législatives 2022 :

la lente agonie de la participation

 

 

Les 12 et 19 juin 2022 se sont déroulés les deux tours des élections législatives suite à l'élection présidentielle du mois d'avril. Le taux d'abstention est de 52,49% au premier tour et de 53,77% au deuxième tour. Certes, le record d'abstention du deuxième tour de 2017 n'a pas été atteint (57,36% des inscrits) mais la lente agonie de la participation des citoyens aux élections se confirme. Seulement un électeur sur deux participe aux scrutins visant à les déposséder pendant 5 ans de tout pouvoir de décision et à offrir aux heureux élus un statut très confortable que les contribuables devront financer à la discrétion des élus. Plus de 26 millions d'électeurs sur 48 millions inscrits ont estimé qu'ils avaient mieux à faire que d'aller donner la becquée à des élus insatiables.

Depuis 1958, le taux d'abstention est déjà de 33% des inscrits en moyenne pour les élections législatives mais avec des paliers de montée en puissance de cette abstention : moyenne de 21% de 1958 à 1978, moyenne de 30% de 1981 à 2002 et moyenne de 47% de 2007 à 2022. Il en est d'ailleurs de même pour les élections municipales qui depuis 1959 témoignent d'une abstention moyenne de 30% avec là encore un palier de montée en puissance : abstention moyenne de 24% de 1959 à 1989 et de 38% en moyenne de 1995 à 2020 (moyennes établies à partir des chiffres du Ministère de l'Intérieur).

 

Le scénario de l'abstention massive privant les partis de leurs élus et de leurs financements publics serait naturellement une digne revanche des citoyens sur leurs soi-disant représentants. Celui-ci mettrait fin à la mascarade archaïque de la démocratie représentative, aux prébendes d'élus insatiables, à la participation grandement fictive des élus au processus législatif, aux promesses de charlatans, à l'humiliation des bien mal représentés, à la spoliation des citoyens de leur pouvoir souverain. Et tout cela sans haine, sans violence, sans agitation sociale, dans le respect des forces de l'ordre et de la tranquillité publique. Les citoyens ont le pouvoir. Qu'ils ne s'en débarrassent pas totalement aux mains de bateleurs avec une étiquette rouge ou avec une étiquette bleue se livrant à des gesticulations racoleuses sur les places de marché. Et quant à la remise partielle de ce pouvoir, celle-ci ne doit se faire qu'en contrepartie d'un droit d'initiative législative et constitutionnelle par les citoyens soumise au final à référendum.

Certes, la probabilité que le coup de boutoir de l'abstention contre le système atteigne les 100% paraît extrêmement faible. Mais arriver progressivement au fil des élections à plus de 80% d'abstention paraît tout à fait raisonnable eu égard au désenchantement progressif des électeurs. Un tel taux discréditerait complètement les bien mal élus et obligerait à refonder le pacte politique archaïque entre les gouvernants et les gouvernés.

 

Déjà, les médias et les institutions en général s'abstiennent de présenter le pourcentage des inscrits (tributaire de l'abstention) obtenu par chaque candidat et se contentent de présenter le pourcentage des suffrages exprimés obtenu par chacun, ce qui peut être beaucoup moins cruel non seulement pour les élus mais en plus pour le système de la démocratie dite représentative. Ainsi lors du deuxième tour des élections législatives partielles du 4 février 2018 dans le Val-d'Oise plus de 80% des électeurs ne se sont pas déplacés si bien que l'élu ne représentait que le choix de 8,71% des inscrits sur les listes électorales mais de 51,5% des suffrages exprimés ! (interieur.gouv.fr). 

L'abstention fait bien ressortir la mascarade de la représentation. Il suffit de jouer la pièce de théâtre pour faire remonter le pouvoir du peuple souverain entre les mains de quelques élus. La réalité de la représentation politique importe peu. Toutefois quand les médias ou les institutions veulent minimiser un "succès" électoral, ils ne se priveront pas de souligner le faible score obtenu en pourcentage des inscrits. Par exemple à l'élection présidentielle de 2022, les adversaires de Macron feront remarquer qu'il ne représente que 38,5% des inscrits tandis que ses partisans souligneront qu'il a obtenu 58,54% des suffrages exprimés.

 

Manifestement, les électeurs ouvrent les yeux et deviennent de plus en plus lucides sur le système politique dit représentatif. Et ceci malgré un matraquage permanent dans les médias par tous ceux qui ont un intérêt réel ou supposé à perpétuer le système. Ils invitent sournoisement au prétendu "sens civique", à "l'acte citoyen", à la "mobilisation citoyenne" et à la "défense des valeurs républicaines" toutes notions utilisées à dessein dans le cadre d'une infantilisation permanente des citoyens pour mieux les dominer.

   Encore un effort dans l'abstention et les citoyens seront des adultes maîtres de leur destin politique.

 

 

 

Les bûchers médiatiques :

l'extrême jouissance des procureurs autoproclamés

 

 

Le 17 juillet 2022 a été publiée dans le JDD une pétition dirigée contre la ministre des collectivités territoriales au motif qu'en 2013, alors sénatrice, elle s'était opposée au mariage des homosexuels en argumentant notamment que cela lui semblait un "dessein contre nature".

Sommée de s'expliquer sur les plateaux de télévision devant des journalistes autoproclamés juges, elle a précisé qu'elle avait "beaucoup d'amis parmi ces gens-là". Formule bien innocente aux oreilles des téléspectateurs sans hargne et sans haine mais suffisante pour les procureurs déchainés dans leur volonté d'instruire un procès en sorcellerie dont le seul but est de conduire la ministre à la démission. Les journalistes procureurs invitent alors fermement aux aveux publics et au repentir public pour faire le spectacle, et éventuellement éteindre le bûcher médiatique une fois que la victime pourtant bien innocente en droit ait subi des dommages en terme de carrière ou en terme d'image.

Caroline Cayeux est une femme politique (LR) élégante et distinguée dont la modération aurait dû lui éviter la violence d'être un jour conduite sur un bûcher médiatique dans le cadre d'une querelle politique qui dépasse largement sa personne. Avec un dossier vide on peut échapper à une condamnation pénale mais pas à une stigmatisation hargneuse de forces n'ayant finalement en commun que le désir de nuire au gouvernement ou simplement le fait d'exister dans les médias.

 

Aujourd'hui de nombreux intellectuels, politiciens, journalistes et autres militants révèlent au grand jour leur réelle structure psychologique c'est-à-dire celle  propre aux commissaires politiques qui sévissent dans des régimes peu recommandables. Ils s'investissent d'une mission de basse police teigneuse qui vise plus à salir qu'à contredire sans s'encombrer du principe de légalité des délits qui veut que sans la loi qui les prévoit, il n'y a ni délit ni peine. Ces justiciers injustes et féroces brilleraient particulièrement dans les régimes totalitaires toujours avides de violence et d'arbitraire.

Les commissaires politiques sévissent dans tous les registres. La police des mots ("ces gens-là"…), la police de la pensée (ne pas croire qu'un homme puisse sérieusement appeler un autre homme son "épouse"…), la police des gestes (main sur la hanche…), la police des regards (regard de braise du mâle…), la police des habits (joli foulard sur les cheveux…)…

 

Par leurs excès, les procès en sorcellerie discréditent les procureurs et en l'espèce jouent hélas contre la cause des homosexuels. La discrétion et la modération serviraient sans doute mieux leur cause à long terme. Sur une longue période l'évolution des mœurs n'est pas à sens unique et le retour de balancier peut être d'autant plus sévère quand l'exagération triomphante des momentanément vainqueurs a particulièrement exaspéré et humilié leurs contradicteurs.

Chacun devrait méditer les succès politiques du Front National qui malgré des décennies de torrents de boue, d'injures, de haines, de lynchages judiciaires et de lynchages médiatiques a réussi par trois fois à être finaliste de l'élection présidentielle et à obtenu 89 députés à l'Assemblée nationale en juin 2022 avec un système électoral qui ne lui est pourtant pas favorable.

 

Non seulement les bûchers médiatiques à la longue discréditent les procureurs autoproclamés mais en plus ils finissent par susciter de la sympathie pour leurs victimes injustement persécutées.

 

 

 

 

 

Univers médical et violence

 

 

Début août 2022 était disponible le rapport de l'Observatoire de la sécurité des médecins* pour l'année 2021. Celui-ci vise à rendre compte "d'incidents" c'est-à-dire du degré de "violence" exercé à l'encontre des médecins ce qui recouvre des agressions verbales (70%), des agressions physiques (9%), des injures, des menaces, du harcèlement téléphonique… ce que d'autres appellent par ailleurs des "incivilités" **.

70% des épisodes jugés violents concernent des agressions verbales. Il est vrai que pendant longtemps aux yeux de la population les médecins trônaient sur un piédestal avec les curés et les instituteurs. On ôtait son béret pour s'adresser à eux. Mais il y a déjà un moment que les curés sont tombés du piédestal et la chute des instituteurs devenus professeurs des écoles est un peu plus récente. Aujourd'hui le médecin a perdu son statut magique "d'homme médecine" pour prendre celui de prestataire de service au même titre que le plombier ou l'avocat. Le mot "patientèle" auquel tient tant la médecine libérale masque difficilement la réalité d'une clientèle de plus en plus regardante sur la qualité de la prestation tant au niveau relationnel que médical.

 

L'auteur de "l'agression" est le patient dans 54% des cas seulement et un accompagnant dans 13% des cas. 8% des reproches concernent un temps d'attente jugé excessif par le patient ce que de plus en plus de clients jugent comme un reproche légitime à partir du moment où une heure de rendez-vous a été fixée. Chacun remarquera que de nombreux médecins respectant leurs clients sont à l'heure tandis que d'autres les réifiant sont toujours en retard. Leur faire remarquer ce retard et souligner le fait qu'ils ont gâché une journée de la vie professionnelle du client est-ce une "agression" ? Quand un médecin remet à un patient une ordonnance qui est un torchon illisible, il s'agit d'un grand mépris pour le malade, y compris quand ce médecin communique avec un autre médecin dans le dos du malade. Lui faire ce reproche est-ce aussi une agression verbale ?

La violence de la médecine se cache aussi dans les traitements médicaux inadaptés et les actes médicaux manqués. Qui ne connaît des éclopés de la médecine et serait-ce une agression insupportable que de mettre en cause la responsabilité du médecin devant les tribunaux (il y a en fait très peu de contentieux par manque d'information des victimes maintenues à dessein dans l'ignorance) ?

Beaucoup de médecins rechignent à donner une information claire et complète alors que d'après le code de la santé publique (article L1111-4) les traitements et les actes médicaux doivent faire l'objet d'un consentement libre et éclairé. Leur rappeler cette disposition législative est-ce une "agression" insupportable pour leur ego ? La moindre réflexion, toute critique, tout reproche, toute observation négative, tout questionnement pressant peuvent être interprétés comme une "agression". Cette susceptibilité épidermique doit être mise en parallèle avec la violence subie par de nombreux malades dans l'univers de la santé.

Tout comme le patient n'est pas toujours "l'agresseur" du médecin, le médecin n'est pas toujours "l'agresseur" du patient. Secrétaires médicales, aides-soignantes et infirmières apporteront elles aussi leur contribution à la violence infligée aux malades. L'actualité a déjà souligné le cas dramatique de certains EPAHD. Pourtant si 73% des incidents rapportés ont eu lieu en médecine de ville, seulement 19% des incidents ont eu lieu en établissements de soins dont 12% en établissements privés et 4% en établissements publics.

Dans la quête de pouvoir propre à l'être humain en général, des soignants resteront incrédules de voir des personnes auxquelles ils n'auraient osé s'adresser être soudain les quatre fers en l'air entre leurs griffes. Certains se comporteront avec bienveillance et compassion tandis que d'autres chercheront à profiter de l'état de vulnérabilité des patients pour prendre l'ascendant sur eux et exercer une véritable emprise, cette jouissance malsaine tentant parfois de compenser le ressenti d'un statut administratif perçu comme peu gratifiant.

Et quand ce personnel aboie du couloir le nom du patient comme le chien que l'on siffle à distance parce que cela les fatiguerait de faire deux mètres de plus pour appeler poliment le client dans la salle d'attente, il s'agit naturellement d'une violence, couverte en général par les médecins. S'ils s'y opposaient fermement, ce procédé nostalgique de la rudesse de l'armée n'existerait plus. Quand les malades sont entassés dans une même chambre au mépris du secret médical et de l'hygiène et alors qu'ils vivent un épisode où ils sont très vulnérables c'est aussi une violence cause d'une grande souffrance. Quand deux aides-soignantes entrent dans la chambre du malade en papotant et en ressortent sans aucun mot ni salut pour lui, il s'agit évidemment d'une violence psychologique. Quand une infirmière rentre dans la chambre du malade avec une seringue au bout des doigts et le pique sans aucune explication sur le but de cet acte médical, il s'agit encore d'une violation du code de la santé publique sur ses dispositions relatives au consentement libre et éclairé***. Quand le vétérinaire va faire le vaccin du cheval, cela se passe exactement de la même manière. Du service hospitalier à la stabulation, il n'y a qu'un pas souvent franchi à cause de la réification des patients.

Le respect des médecins est inséparable du respect des malades. Quand les patients sont traités au mieux comme des enfants et au pire comme du bétail, ils se rebiffent légitimement.

 

 

 

* Observatoire de la sécurité des médecins en 2021. Recensement national des incidents.

** La dénonciation des ces "incivilités" émanent essentiellement d'Air France, de la SNCF et des banques. Vu les mauvais comportements de certains syndicats d'Air France et de la SNCF qui ont pour coutume de laisser régulièrement les passagers en plan dans l'aérogare ou à la gare, y compris lors des grands départs en vacance pour être encore plus cruels, les "incivilités" des passagers excédés pris en otages ne sont pas incompréhensibles. Il en est de même pour les victimes de conseillers en placement de banques avides de commissions et peu soucieux de l'intérêt de leurs clients. Certes, la différence est qu'à Air France ou à la SNCF la direction de ces entreprises est consternée par le mauvais comportement de certains de ses agents qui porte atteinte à la santé économique de l'entreprise, tandis que dans les banques, la direction est en général l'instigatrice des agissements des conseillers afin d'optimiser les profits de la banque.

*** Voir chronique "Médecine et consentement", juillet 2021.

 

 

 

 

 

L'étrange tolérance

à l'égard de la pornographie

 

 

En septembre 2022, le Sénat a publié le rapport "Porno : l'enfer du décors". Celui-ci a été rédigé à l'initiative de la Délégation aux droits des femmes. Ce rapport fait œuvre de salubrité publique en dénonçant les agissements criminels de l'industrie pornographique. Très curieusement, ce texte a eu un écho médiatique faible et très éphémère alors que dans le même temps les médias n'ont cessé de s'agiter pour une gifle* donnée par un politicien à son épouse ou pour des "violences psychologiques" (?) exercées par un autre contre sa compagne. Or pour la pornographie en accès libre sur Internet quel que soit l'âge, il s'agit de faits beaucoup plus graves.

 

En effet, le rapport dénonce une réalité sordide c'est-à-dire des faits supposés de viols collectifs, de proxénétisme, de traite des êtres humains et de maltraitance (p.54s) exercés à l'encontre de jeunes femmes tombées dans les griffes de cette industrie malsaine. Des mâles goguenards et mal inspirés objecteront que les actrices de porno s'engagent en connaissance de cause et qu'elles ne peuvent être violées puisque consentantes pour tourner des films pornographiques. Or cet argument fallacieux a déjà été utilisé pour les prostituées, et jusque dans les années 90 pour les épouses légitimes. En effet, le principe était que dans le mariage il ne pouvait y avoir de viol entre époux, la femme étant supposée avoir consenti à tous les assauts sexuels à venir de son mari puisqu'elle avait accepté de l'épouser.

Des jeunes femmes vulnérables peuvent à un moment donné tomber dans les filets de l'industrie pornographique. Cette emprise destructrice dans le cadre d'un abus de faiblesse caractérisé peut détruire durablement des vies. De plus, celles-ci témoignent de la difficulté à effacer les traces sur Internet de cette séquence délétère qui peut les stigmatiser toute leur vie (p.61).

Cette vulnérabilité pérenne ou passagère dément l'adage parfois doctement asséné par des pédopsychiatres selon lequel "entre adultes consentants tout est possible". Au contraire, les failles dans la construction du psychisme de l'enfant en fonction du milieu familial ne doivent pas pouvoir être exploitées à l'âge adulte par des profiteurs. Il appartient à la société de protéger les victimes de handicaps psychiques ou physiques.

 

Chaque mois en France, 19 millions de visiteurs en moyenne se connectent à au moins un site pornographique soit environ 1/3 des internautes français dont 2,3 millions de mineurs (p.84). Les mâles semblent plus intéressés à assister à la souffrance et l'avilissement des femmes puisque 56% des hommes de plus de 18 ans et 21% des femmes vont sur un site porno chaque mois (28% des garçons et 13% des filles de moins de 15 ans).

L'accès des enfants et des adolescents aux sites pornographiques est une véritable tragédie dans la construction de leur psychisme. Ils auront donc pour modèle et pour seule éducation à la sexualité des vidéos en libre accès où les femmes sont avilies, violentées, humiliées, violées par des mâles anonymes tandis que leur identité à elles est révélée par l'image. En banalisant ces atteintes à la dignité humaine dans l'éducation de la jeunesse, les femmes n'ont pas fini de subir des mauvais traitements érigés en norme du moment par cupidité, d'être frappées, contraintes, tirées par les cheveux, souillées de giclées sur le visage et réduites à des vulves rasées et des anus assortis.

 

Chacun se demandera pourquoi les pouvoirs publics, les parents, les soi-disant féministes… tolèrent cet avilissement criminel des femmes. Du pain, du foot et du sexe, pendant ce temps les citoyens ne se posent pas de questions par exemple sur la propagande de guerre de l'OTAN, sur les hochets de la démocratie dite représentative, sur l'impéritie des pouvoirs publics dans la gestion du service de santé ou dans la gestion du nucléaire civil…

Les féministes responsables devraient exiger la fermeture de tous ces sites pornographiques qui portent atteinte à la dignité de la femme. De grands esprits objecteront que cela n'est pas possible en droit. Pourtant le gouvernement n'a pas hésité à fermer le site "RT en français", aussi modéré qu'inoffensif pour l'ordre public au motif qu'il était financé par le gouvernement de Russie… Les sites pornos sont dangereux pour la santé psychique des adolescents (et pour l'avenir des femmes qui risquent de se voir appliqué le terrible modèle de leur réification) tandis que le site russe était plutôt salubre pour le débat démocratique et pour que les citoyens puissent se faire librement leur propre opinion sans être toujours à la remorque supposée progressiste des USA (aussi grands producteurs de films pornographiques…)

Une tolérance pourrait cependant être consentie aux vidéos de lesbiennes qui d'une manière générale n'avilissent pas les femmes. En l'occurrence, il semblerait que dès que le mâle sort du jeu pornographique, la dignité humaine reprend ses droits. Naturellement, la femme fût-elle lesbienne ne peut être réduite à une vulve rasée et un anus astiqué, souvent filmés à vingt centimètres de distance. La prochaine étape du toujours plus près sera-t-elle la vidéo de l'intérieur des cavités ?

 

Faut-il rappeler que l'altérité sexuelle c'est d'abord un visage avec son regard tendre ou hostile, une silhouette, une attirance aussi mystérieuse qu'aléatoire… Pendant des millénaires les artistes ont peint des portraits (visage et haut du corps). Les adolescents qui ont fantasmé sur le beau visage de Simonetta Vespucci peint par Botticelli seront sans doute de meilleurs compagnons pour leurs douces conquêtes que les accros aux vidéos pornos insensibles aux nombreuses délicatesses du charme féminin. Chez tous les mammifères, le regard est la clé de la communication :

 

Le premier jour du mois de mai, Madame,

Dedans le cœur je sentis vos beaux yeux

Bruns, doux, courtois, riants, délicieux,

Qui d'un glaçon feraient naître une flamme…

 

La belle Cassandre Salviati qui a inspiré ces vers à Ronsard n'a pas été réifiée par le poète mais glorifiée à l'image de l'éternelle beauté féminine devant laquelle le mâle devrait très respectueusement s'émerveiller.

 

 

* La violence éducative à l'école et dans la famille (qui n'a pas reçu de gifles dans son enfance ?) a durablement banalisé la violence ordinaire, tout comme la violence pornographique librement exposée aux adolescents risque de banaliser pendant encore des années la violence sexuelle.

 

 

 

 

L'OTAN

cancer de l'Europe

 

 

En octobre 2022, le bellicisme de l'OTAN a commencé à inquiéter sérieusement les citoyens de l'Union européenne eux-mêmes.

Organisation militaire créée en 1949 à l'initiative des Américains et dirigée contre l'Union soviétique, cette entreprise militaire a survécu à l'effondrement de l'Union soviétique au début des années 1990. Toujours sous direction américaine, celle-ci est encore dirigée aujourd'hui contre la Russie de façon arrogante et obsessionnelle. L'intervention russe en Ukraine en février 2022 a été déclenchée suite au refus des USA de limiter l'extension géographique de l'OTAN, notamment dans les ex républiques soviétiques*, et suite à la demande du président ukrainien d'intégrer l'Ukraine dans l'OTAN sans doute pour narguer stupidement la Russie.

Il a été sournoisement répondu à la Russie que le respect de la souveraineté des Etats impliquait la liberté pour l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN. Chacun peut imaginer quel serait le respect par les USA de la souveraineté du Canada ou du Mexique si ceux-ci s'avisaient de conclure une alliance militaire avec la Russie et la Chine entrainant l'installation de bases militaires russo-chinoises aux frontières des Etats-Unis.

 

Les USA avaient besoin de ce conflit pour renforcer leur domination politico-militaire sur leurs alliés européens dans le cadre de l'OTAN, et même parvenir à élargir l'Alliance à la Finlande et à la Suède. Et dans ce scénario macabre, le président ukrainien joue de son côté le rôle d'idiot utile de l'OTAN aux mains des Américains.

Si le conflit ne dégénère pas tragiquement, les USA ne trouveront cyniquement que des motifs de satisfaction dans ce conflit qu'ils ont provoqué. Après avoir bataillé pendant des années contre les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en sanctionnant notamment les entreprises qui participaient à sa construction, ils ont eu gain de cause puisque ceux-ci ne fonctionnent plus suite à un sabotage (par qui ?) en pleine mer. Cela leur permet maintenant d'écouler au prix fort leur gaz notamment en Allemagne. Les Allemands ont perdu sans gloire la guerre des gazoducs avec les Etats-Unis.

Ce conflit leur permet aussi de vendre du matériel militaire en Europe par exemple des avions F35 à l'Allemagne. Ce conflit leur permet de même d'affaiblir économiquement la Russie par le biais de sanctions contre ceux qui continueraient d'avoir des relations économiques avec celle-ci. Dans le même temps, les Américains eux-mêmes ne se privent pas sournoisement de confier à la Russie le soin d'envoyer un de leurs cosmonautes dans la station spatiale internationale.

 

Devant tant d'arrogance, de sournoiserie et de cynisme, l'attitude des dirigeants européens interroge longuement. De nombreux gouvernements sont complètement sous emprise américaine dans une sorte d'américanophilie idolâtre et infantile qui s'étend largement aux médias et à de nombreux politiciens. Toujours prêts à recevoir avec faveur la fable du président de l'Ukraine selon laquelle les héros ukrainiens se battraient pour empêcher les Russes d'arriver à Paris…

De nombreux journalistes répètent comme des perroquets la vision manichéenne imposée par leur comité de rédaction, c'est-à-dire celle d'un monde bipolaire avec d'un côté saint Zélinsky et de l'autre le diable Poutine. L'OTAN fait croire à Zélinsky qu'il pourra bouter l'armée russe hors de l'Ukraine, y compris hors de la Crimée, alors qu'après huit années de conflit depuis 2014 la ligne de front du Donbass n'a quasiment pas bougé malgré la présence active de nombreux conseillers militaires américains, lesquels conseillers ont certes déjà montré toute leur redoutable efficacité en Afghanistan !

L'agitation guerrière a même atteint les dirigeants de l'Union européenne. Les multiples gesticulations de la présidente de la Commission européenne à Kiev n'engagent qu'elle même et certainement pas les 450 millions d'européens qui eux ne souhaitent pas être entrainés dans un conflit à cause de l'agitation d'un petit monde à l'ego bouffi toujours avide de tirer la couverture médiatique à lui … tout en servant bien les intérêts de ses maîtres américains. Von der Leyen s'est même rendue aux USA notamment pour chercher son prix de la fondation Bill et Melinda Gates et par la même occasion rendre compte à ses maîtres. Les dirigeants de l'Union européenne (von der Leyen et Josep Borrell) ont aussi pris goût à distribuer des sanctions et à proférer des menaces au monde entier singeant en cela de façon pathétique leurs maîtres états-uniens.

 

Ce spectacle lamentable des dirigeants européens montre bien comment l'imbécillité humaine peut conduire à un conflit majeur susceptible d'impliquer contre leur gré 450 millions d'européens beaucoup plus avides de paix, de sécurité, de progrès social que de querelles entretenues par l'élite pour la libération du Donbass et de la Crimée.

Déjà à cause de leurs fournitures permanentes d'armes et de renseignements, de leur étroite coopération militaire et économique, de nombreux Etats européens sont cobelligérants. Poutine à raison de dire qu'en fait la Russie ne guerroie pas contre l'Ukraine mais contre l'OTAN. En cas de dérapage, les Américains rentreront vite chez eux dans leur paisible sanctuaire, tout comme suite à leur débâcle en Afghanistan ils ont laissé les femmes afghanes se débrouiller seules face aux talibans…

 

Si les dirigeants ukrainiens avaient été clairvoyants, ils auraient accepté la demande russe plutôt dérisoire comparée au chaos dans lequel est plongé l'Ukraine de neutralité et de démilitarisation, justifiée non pas par la crainte de l'Ukraine mais par la crainte de l'OTAN querelleuse. Cette sagesse politique aurait évité des milliers de morts, d'invalides, des destructions massives de villes et de villages…

Et si les dirigeants européens devenaient soudain plus raisonnables, ils se retireraient rapidement de l'OTAN qui risque de les mener collectivement au chaos.

 

Les peuples européens n'ont pas à se sentir entraînés dans un engrenage mortifère activé stupidement par une grande partie de leur élite irresponsable. La propagande de l'OTAN ne cesse d'évoquer les désertions en Russie mais se garde bien de parler des désertions en Ukraine malgré la fermeture des frontières pour tous les mâles de 18 à 60 ans. Dans de nombreux conflits, la désertion est pour les citoyens lucides le réflexe le plus intelligent à défaut de neutraliser les dirigeants cyniques et irresponsables qui les mènent sans scrupule à la mort et à la ruine.

 

 

* V. chronique mars 2022 : "L'OTAN provoque une guerre en Ukraine".

 

 

 

 Rusalka :

un opéra antispéciste

 

 

Novembre 2022 marque le quarantième anniversaire de la création en France de Rusalka, opéra du compositeur tchèque Antonin Dvorak (1841-1904). Il a fallu attendre 81 ans pour que ce chef-d'œuvre de l'opéra soit enfin créé en France à l'opéra de Marseille après environ 1400 représentations à Prague. Au disque, la version de référence de Jaroslav Krombholc dirigeant l'orchestre du Théâtre National de Prague en 1952* ne pouvait pourtant qu'inciter les directeurs de théâtres à faire connaître au public français ce chef-d'œuvre élégant et inspiré.

 

Le livret a été rédigé par Jaroslav Kvapil (1868-1950) et après avoir été refusé par plusieurs compositeurs, celui-ci le propose enfin à Dvorak qui l'accepta d'emblée en 1900, soit en fin de sa carrière. Ce livret clair (une prouesse à l'opéra) et sans  remplissage ennuyeux est inspiré de contes et légendes relatifs aux ondines et au génie des eaux.

Un prince chasseur tombe amoureux d'une ondine mystérieuse (Rusalka), espèce non humaine qui par magie d'une sorcière prend forme humaine et s'apprête à épouser le prince. Lors de la cérémonie, une princesse étrangère séductrice et spéciste fait échouer le mariage et renvoie cruellement le prince à son antispécisme tellement dérangeant en raison de la remise en cause du lien social traditionnel qu'il implique. Il l'assume finalement et humble se repend auprès de l'ondine dont il a gâché l'existence et accepte la mort pour sa propre rédemption.

 

La rencontre de Dvorak avec ce livret qui oblige à penser d'autres espèces avec un regard bienveillant et compassionnel ne pouvait que remuer en lui les souvenirs pénibles du temps où il était garçon boucher dans l'entreprise de son père  aubergiste et boucher. Or dans la détresse de Rusalka, il y a des millénaires de souffrances des espèces non humaines face au mépris, à la cruauté et au sadisme de l'homme.

C'est sans doute cet écho lointain qui a bouleversé Dvorak et l'a inspiré au-delà de toute attente, par la résonnance soudaine des traumatismes du passé causés par tous les regards bienveillants cruellement éteints malgré leur imploration silencieuse (Rusalka est elle aussi muette avec les humains), La violence ne laisse jamais indemne surtout quand elle vient percuter l'inclination naturelle des enfants à la bienveillance envers les autres espèces. Beaucoup n'en croient pas leur yeux que les adultes aient "le droit" d'infliger de telles violences à d'autres mammifères comme eux, sensibles comme eux, aux regards expressifs comme les leurs, qui se reproduisent comme eux avec emboîtements saccadés et rictus au moment suprême, mais qui à la grande différence d'eux sont tout aussi beaux qu'inoffensifs.

 

L'opéra met en scène, chasseurs, marmiton (que par juste retour la sorcière menace de manger), une sorcière lucide ("l'homme commence à devenir humain quand sa main trempe dans le sang d'autrui" **), une princesse étrangère aussi violente qu'une association de carnivores, pleine de mépris pour "celle qui n'a pourtant ni parole ni nom", une ondine confiante dans l'aptitude de l'homme à s'élever (elle demande miséricorde pour son âme humaine), un prince tiraillé entre sa culture de chasseur carnivore et l'appel de son intelligence et de sa liberté à repenser le monde du prétendu suprémacisme humain ("tu es ma biche tellement précieuse"), un Génie des eaux père de Rusalka sans illusion sur l'espèce humaine car avoir "une âme c'est le péché" et donc clairvoyant sur l'issue fatale dans laquelle s'engage sa fille…

 

La sorcière précise qu'à ses yeux "un humain reste un humain, un rebut parmi les éléments". Un biographe du compositeur soulignera à juste titre qu' "avec Dvorak, c'est le monde renversé. Le mal vient des hommes et Rusalka est une innocente sacrifiée" ***. 

En fait, c'est l'affaire secrète et silencieuse de toute une vie qui trouvera un début de résolution dans la création artistique. Cet opéra marque en effet la rencontre féconde des séquelles d'un passé douloureux et d'un talent créatif à son apogée. Et tout comme une jolie femme ou même la seule mélancolie peut inspirer un poète, une sourde culpabilité spéciste peut inspirer au-delà de toute espérance un compositeur talentueux.

 

 

* Supraphon, avec notamment Beno Blachut (le Prince), Eduard Haken (le Génie des eaux), Ludmila Cervinkova (Rusalka)… Aujourd'hui, cet opéra est assez souvent massacré soit par un mauvais choix des chanteurs ou du chef d'orchestre, soit par les lubies du metteur en scène ou par celles des techniciens chargés de la retransmission à la radio (orchestre tonitruant au premier plan et voix à peine audibles reléguées au fond de la scène comme dans les concerts de décibels des jeunes bruiteurs américains).

** Livret traduit par Anna Olivier et publié dans le numéro 205 de l'Avant Scène Opéra, novembre-décembre 2001.

*** Erismann Guy, Antonin Dvorak, Fayard 2004, p.397. 

 

 

 

 

 

Foot, sexe et propagande

 

 

En décembre 2022 s'est tenu à Doha au Quatar la coupe du monde de football. Impossible d'échapper au spectacle de l'hystérie dite du ballon rond par opposition à celle dite du ballon ovale (rugby) beaucoup plus discrète. Cette hystérie semble attisée à dessein par les pouvoirs et les médias parce que tant que les citoyens se passionnent pour le ballon, ils sont beaucoup moins attentifs aux conséquences de l'impéritie de leurs gouvernants. Naturellement, les dits gouvernants tenteront toujours de faire croire que les problèmes du moment sont des calamités naturelles tombées du ciel et non pas le résultat de leur incompétence (flambée des prix de l'énergie, effondrement progressif du système de santé, manque de médicaments, manque de professeurs…).

Que de propos insipides, idolâtres et niais semblent encouragés par les médias notamment sur les idoles en short et maillot, aux revenus pour le moins incompréhensibles pour le travailleur appliqué et besogneux qui, lui, porte souvent de lourdes responsabilités vis à vis de la société sur les conséquences de son travail.

Dans la même dynamique, la même idolâtrie plus ou moins obséquieuse et la même niaiserie étaient apparues en septembre lors du décès de la reine d'Angleterre qui "aurait beaucoup fait" pour son peuple pendant ses 70 ans de règne. Chacun devine bien qu'il y a beaucoup de chômeurs inscrits à Pôle Emploi qui rempliraient très bien la fonction consistant surtout à bien jouer la comédie, à ne jamais donner son opinion et à porter sans rire des chapeaux extravagants. Certes, la fonction est bien moins rémunérée que le football haut de gamme mais l'exercice est quand même beaucoup moins fatigant que de courir sans arrêt après la "baballe" sur une pelouse bien verte, ce qui là, interdit à coup sûr aux footballeurs d'actionner le tiroir caisse pendant 70 années consécutives.

 

Et tout comme les pouvoirs se réjouissent de la captation des centres d'intérêts des citoyens par les jeux de balle, ils s'accommodent aussi fort bien de la même captation par l'omniprésence de la pornographie même si celle-ci porte atteinte aux intérêts des enfants et des adolescents. L'Etat n'a toujours pas réussi en 2022 à protéger efficacement les enfants du fléau de la pornographie*, les dirigeants estimant sans doute que leur jouissance du trône et de ses délices vaut bien quelques dommages collatéraux sur l'enfance.

 

Hystérie du foot et ivresse du sexe seront bien englobées dans la propagande du pouvoir politique visant à susciter de l'adhésion active ou passive chez les administrés. Début décembre le président Macron a été reçu par le président américain, sans doute très étonné qu'après lui avoir subtilisé son contrat de sous-marins avec l'Australie, lui avoir annoncé des mesures protectionnistes en faveur des entreprises établies aux USA et avoir commencé à lui vendre du gaz liquéfié au prix fort, celui-ci vienne quand même lui manger dans la main. Le président américain a même réussi à lui faire faire la ronde dans les jardins de la Maison Blanche dans une scénographie pitoyable et honteuse pour la France. La propagande de l'OTAN fait son œuvre, bien servie par l'américanophilie idolâtre et infantile largement partagée par les dirigeants européens.

Le président ukrainien s'est lui aussi rendu aux USA fin décembre où il a été assuré d'un soutien sans faille "jusqu'à la victoire". Dans le même temps, les femmes afghanes qui avaient été elles aussi assuré d'un soutien sans faille des USA se sont retrouvées seules face aux talibans qui les ont interdites d'université alors qu'elles étaient déjà interdites d'enseignement secondaire. Après leur avoir fait miroiter leurs droits d'être parent 1 ou 2 ou 3, de choisir leur genre ou d'appeler leur meilleure copine leur "époux" comme si elles vivaient en Californie, les USA les ont abandonné entre les griffes de religieux rétrogrades et violents beaucoup trop minables pour supporter la concurrence de l'intelligence des femmes. 

Le président ukrainien devrait longuement méditer le lâche abandon des femmes afghanes par le caïd de l'OTAN.

 

 

*Voir chronique septembre 2022, "L'étrange tolérance à l'égard de la pornographie".


 

 

 

 



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