(Actualité mensuelle de janvier à décembre 2025)
L'impérialisme américain :
l'arrogance débridée
En janvier 2025, le nouveau président des USA a suggéré à son pays d'annexer le Groenland (2 175 600 Km2), aujourd'hui sous souveraineté danoise mais bénéficiant d'une large autonomie. Cette déclaration menaçante fait suite à sa suggestion de proposer au Canada de constituer le 51e Etats des USA dans la plus grande continuité géographique.
Aujourd'hui, les USA ne constituent que la troisième puissance mondiale en terme d'étendue géographique (9 629 090 Km2) après la Fédération de Russie (17 075 400 Km2) et le Canada (9 970 610 Km2). La fusion USA/Canada permettrait donc aux Etats-Uniens d'être l'Etat le plus étendu de la planète ce qui flatterait l'ego bouffi d'une grande partie de leur élite. Mais même en y ajoutant encore le Groenland, les USA ne parviendraient pas à dépasser le record historique de l'ex Union Soviétique en terme de superficie unifiée faisant l'objet d'un contrôle réel du pouvoir politique (22 402 200 Km2).
Les USA disposent déjà d'une base militaire au Groenland et il leur semble possible de venir à bout des résistances des habitants (57 000) par les seules vertus de leurs procédés traditionnels, appelés "pouvoir doux". Celui-ci consiste en une pluie de dollars qu'ils impriment à volonté, des manifestations tonitruantes sous le drapeau arc-en-ciel, une marée de décibels abrutissants produits par leurs jeunes drogués spécialistes des bruitages électroniques, une pléthore de productions cinématographiques y compris pornographiques occupant le temps de cerveau disponible dans les igloo, des burgers à étage dégoulinants de graisse multicolore et garantissant une obésité rapide et tenace, et de l'alcool et du Fentanyl achevant enfin la mise aux normes américaines.
Vu les très faibles réactions européennes aux déclarations de Trump, il faut croire que les Européens n'ont pas pris conscience du terrible fléau qui menace les Groenlandais ou alors qu'ils n'éprouvent aucune empathie pour ces ex membres de la CEE (sortie en 1985).
Mais il n'y a pas de relation entre l'étendue géographique d'un pays et le niveau de vie de ses habitants. Le niveau de vie est bien supérieur dans des petits pays comme la Suisse, le Luxembourg, le Japon, Singapour… que dans des grands pays comme l'Inde, la Russie, l'Indonésie, le Brésil… y compris lorsque ces grands pays disposent de ressources naturelles abondantes. Seules les tribus d'Arabie ont su intelligemment tirer profit des richesses naturelles de leur sous-sol.
Ce qui devrait inquiéter les Etats de la planète c'est évidemment le caractère dominateur, belliciste et querelleur des USA. Les voir se rapprocher de leurs frontières n'est pas une bonne nouvelle pour leur tranquillité. Mais les Etats occidentaux sont beaucoup trop sous emprise pour pouvoir réagir judicieusement. Leur américanophilie idolâtre les empêche de veiller au futur prospère et paisible de leur très faible descendance. Elle est encore longue la route de la lucidité et de l'émancipation.
Panique chez les vassaux :
l'Union Européenne en plein délire
En février 2025, le nouveau chef de l'OTAN a conformément à ses engagements renoué un dialogue de façon unilatérale avec le président de la Fédération de Russie pour mettre un terme à la guerre "ridicule" entre l'OTAN et la Russie sur le territoire ukrainien, déclenchant un concert de récriminations chez ses alliés européens qui auraient pourtant dû se réjouir de l'arrivée de la paix sur leur continent.
Faut-il rappeler que l'offensive russe de février 2022 fait suite à l'encerclement belliqueux et querelleur du territoire russe par les forces armées de l'OTAN et toutes les organisation satellites civiles financées par la CIA ou le Congrès américain. Comment réagiraient les USA si une coalition militaire russo-chinoise encerclait le territoire américain aux frontières canadienne et mexicaine ? A juste raison, les Russes ne veulent pas de forces militaires de l'OTAN dans les ex pays de l'URSS et plaident pour la neutralité de l'Ukraine, qu'elle entre ou non dans l'Union Européenne.
Alors que le président ukrainien était prêt à signer la paix avec la Russie au printemps 2022, la Grande-Bretagne et les USA l'ont poussé à continuer le conflit armé avec promesses de fournitures d'armes. Le président ukrainien est ainsi devenu la marionnette de Washington. Leur but, enrobé d'une russophobie aux racines lointaines, était d'affaiblir économiquement la Russie, d'empêcher la création d'un pôle économique fort UE/Russie, de tester leurs armes face à celles de Moscou, d'isoler diplomatiquement la Russie sur la scène internationale.
Après trois années de guerre par procuration, c'est plutôt l'inverse qui s'est produit : la santé économique de la Russie est résistante. Elle a réussi à se débarrasser de ses vieux stocks d'armes hérités de l'URSS dont la maintenance était trop onéreuse, elle a considérablement développé et modernisé son industrie d'armement et elle a tissé patiemment une diplomatie efficace auprès des Etats autres que ceux de l'OTAN appelé aussi "Sud global". Et pire pour les USA, le conflit Otano-Kievien a réussi à rapprocher la Russie de la Chine, de l'Inde, de l'Iran et étendu la base géographique des BRICS. C'est à juste raison que le président américain peut dire que son prédécesseur n'était pas intelligent.
Fin février, le nouveau chef de l'OTAN a sermonné le président ukrainien devant les caméras du monde entier lui rappelant fermement que ce n'est pas la marionnette qui tire les fils mais le marionnettiste, et qu'elle peut être remise au grenier dès qu'elle n'est plus nécessaire.
Le président ukrainien avec son déguisement militaire, pas pour se battre dans les tranchées glaciales et boueuses, mais pour parader sur la scène internationale dans les jets privés, palaces, réceptions mondaines et politiques… souhaitait sans doute continuer la guerre jusqu'au dernier ukrainien avec le soutien incompréhensible des gouvernants européens. Il a tout fait pour entraîner ouvertement l'OTAN dans le conflit ce qui a fait dire judicieusement au président Trump que Zelensky jouait "avec la troisième guerre mondiale".
Sitôt la révélation des démarches de Trump auprès de la Russie, annoncées pourtant depuis des mois ce qui permet de dire qu'elles étaient tout à fait prévisibles, les responsables européens ont été pris de délire guerrier, s'exaltant les uns les autres, comme si la Russie allait soudain les attaquer. Il fallait "sonner le tocsin", faire face à la prétendue "menace russe", renforcer "son flanc Est", produire beaucoup d'armes très onéreuses, aider l'Ukraine "rempart de l'Europe"… De son côté, le président français qui n'est pas en reste dans le délire commun travestissant sans vergogne la réalité se rassure avec son sous-marin nucléaire et ses gardes d'opérette au garde-à-vous à côté de chaque porte du palais de l'Elysée.
Ces gens sont beaucoup plus dangereux par leurs réactions infantiles que des gouvernements étrangers stigmatisés à longueur d'année par des médias au final sectaires et haineux. Au cours de l'histoire, combien de millions de morts sont la conséquence des narratifs délirants d'élites belliqueuses et irresponsables ? Tous ces morts pour des lubies de princes cyniques dont Napoléon et Hitler sont une sinistre illustration rappellent le slogan très réaliste des pacifistes dans la deuxième moitié du XXe siècle en Europe : "Plutôt rouge que mort". Un rouge peut toujours devenir rose ou bleu, un mort n'a aucune chance d'y parvenir.
Fauteurs de guerre
En mars 2025, le président français qui ne cesse d'alarmer la population sur la prétendue "menace existentielle" constituée par la Russie s'est néanmoins prononcé contre le rétablissement du service militaire obligatoire*. Celui-ci a été aboli par décret du 27 juin 2001 du président Chirac tirant non seulement les enseignements de son expérience en Algérie mais en plus des évolutions technologiques qui relèguent le schéma un fusil a baïonnette contre un autre fusil à baïonnette au rang des déraisons sadiques de l'histoire.
Le comportement actuel des dirigeants de l'UE mettant sans cesse de l'huile sur le feu du conflit en Ukraine éclaire grandement la nécessité pour les citoyens de se démarquer de tels comportements mortifères et irresponsables. Les citoyens n'ont pas à épouser les haines de leurs princes et de leurs courtisans qui eux n'iront pas mourir sur le champ de bataille. Qui ne sera pas choqué par le spectacle lamentable des rafles de jeunes citoyens ukrainiens dans la rue, les salles de sport, les bars… afin de les envoyer au front tandis que le dirigeant cynique et irresponsable organisant cette tragédie, déguisé en militaire mais sans les dangers du front, parade dans le monde entier, avec jets privés, réceptions mondaines et politiques, palaces…
Ce n'est évidemment pas parce qu'un chef d'Etat n'aime pas l'odeur d'un autre chef d'Etat que les deux peuples qu'ils sont censés représenter ne s'apprécient pas. Dans les guerres entre les seigneurs, les paramètres des affinités personnelles étaient déterminants. Mais ils guerroyaient en leur nom en payant des mercenaires qui se dédommageaient aussi beaucoup sur le terrain par les viols et les pillages. Les seigneurs étaient en général à la tête de leur troupe et maniaient l'épée avec d'autant plus d'ardeur que leur vie et leur trône étaient en jeu.
Dans les Etats dit démocratiques, les chefs d'Etat ne guerroient pas en leur nom mais au nom du peuple tout entier. Et comme cela se fait au nom du peuple, ils préfèrent naturellement envoyer le peuple donner et prendre des coups à leur place. Le consentement éclairé de la population à l'entrée en guerre devrait donc être de la plus grande importance. Mais la tentation est grande pour les chefs d'Etat moderne de se comporter en seigneurs portant le glaive où bon leur semble. Une guerre de chefs qui restent dans leur bureau et utilisent leurs pions selon leur convenance. Une partie des médias flatte d'ailleurs cette tentation séparant l'élite arrogante et belliqueuse du peuple plutôt pacifiste, et légitime cette séparation de nature à servir les intérêts de quelques oligarchies industrielles et économiques.
En démocratie, l'entrée en guerre d'un pays devrait relever de la décision du peuple par un référendum national. Déjà en 1916, une proposition d'amendement à la constitution des Etats-Unis prévoyait un référendum national pour l'entrée en guerre des USA, et quiconque votant "oui" devait aussitôt s'enregistrer comme volontaire dans l'armée**. Les plus belliqueux objecteront que le gouvernement n'a pas toujours le temps techniquement de consulter le peuple. Ce qui naturellement est faux puisque les guerres arrivent rarement par surprise pour que chacun ait le temps de fourbir ses armes. Et l'objection est d'autant plus fragile aujourd'hui avec les moyens modernes de communication.
A défaut de consultation, la liberté de décision des citoyens devrait se traduire par le volontariat pour rejoindre la troupe. Mais comme le conflit a des répercussions sur la société toute entière, il convient que les citoyens disposent de la procédure du référendum d'initiative populaire pour enfin pouvoir mettre fin au conflit, la déraison, le cynisme et l'irresponsabilité des dirigeants en ayant été incapables.
*Ouest-France, 16 mars 2025
"All acts of war should be put to a national vote. Anyone voting yes had to register as a volonteer for service in the United States Army". The U.S. Constitution and Fascinating Facts About It, 8e Edition, Oak Hill Publishing Company, 2023.
Disparition :
Loustic de Keriou*
En avril 2025, Loustic de Keriou a quitté définitivement sa prairie suite à une mort paisible en fin d'un bel après-midi. Postier Breton né en 1999 à Rostrenen, il a passé 18 ans avec son dernier serviteur. Ce dévoué mammifère bipède lui a assuré soins et confort tandis que le mammifère quadrupède ancien professionnel des Haras nationaux l'a gratifié en retour de leçons de perfectionnement à l'attelage et à l'équitation en plus de sa compagnie quotidienne pleine de complicité et de bienveillance. En outre, s'y ajoutait généreusement au milieu de la prairie le présent inestimable de sa sublime apparence où la noblesse rivalisait en permanence avec l'harmonie.
Une attachante personne (certes animale mais en droit français il y a bien des personnes morales) résidait sous cette incroyable réussite esthétique de la nature, toujours capable de tolérance, de complicité, de taquinerie, de patience. Les postures et les regards en révélaient toujours un indice à tout esprit n'établissant pas une rupture radicale, injuste et mortifère, entre les mammifères bipèdes et les autres mammifères.
Son Oraison funèbre pleine de respect et de chagrin relève naturellement du genre d'hommage qui en général suscite sarcasmes et ricanements chez les carnivores très attachés à la rupture dite insurmontable entre l'animal humain et les animaux non humains. Pourtant, quiconque avec son esprit ouvert, a sondé le regard d'un singe, d'un cheval, d'un chien… perçoit bien qu'il n'y a pas rupture entre les espèces de mammifères mais une subtile continuité. Et tous ces sarcasmes apparaissent comme bien dérisoires face à l'ampleur de la souffrance animale due à la cruelle maltraitance infligée par l'homme. Alors, ce dernier est toujours très attentif à défendre le discours tellement bienvenu qui justifiera son comportement sanguinaire. A défaut, la culpabilité le rongerait jour après jour jusqu'à l'éventuelle repentance libératrice.
Les spécistes insouciants ou militants, en général confortés par le discours trompeur des religieux ne manqueront pas d'établir une hiérarchie dans les chagrins. Pourtant, le chagrin basé sur l'attachement aux êtres vivants est subjectif et il n'y a aucune haute autorité chargée d'en établir la hiérarchie : doit-on être plus affligé par la disparition des parents que par celle des frères et sœurs, par la disparition d'un coreligionnaire que par celle d'un infidèle, par celle d'un parent que par celle d'un cheval, par celle d'un ami bipède que par celle d'un chien, par celle d'un chien que par celle d'un chat …? Les médias et leurs journalistes bien cadrés ne manqueront jamais l'occasion d'établir sournoisement une hiérarchie entre les différentes victimes corrélant ainsi une étrange échelle de chagrin potentiel qui ne manque pas de susciter l'accusation permanente de "deux poids, deux mesures".
Il n'y a pas que l'homme sur Terre. De nombreuses autres créatures aussi belles qu'inoffensives partagent l'espace de vie et ses ressources plus ou moins abondantes permettant à chacun de subsister tant mal que bien. Le cheval est l'animal qui a le plus apporté à l'humanité et ce depuis des millénaires, pendant que le chat dormait tranquillement au coin du feu. Aujourd'hui, nombreux sont les êtres humains contribuant par leurs dons au bien-être animal. Mais souvent cette générosité est aussi raillée d'abord comme un signe de sensiblerie de "femme à chat", et ensuite comme une injustice car cela priverait les humains dans le besoin d'une partie de l'aide de leurs égaux.
Pourtant, cet argument n'est jamais évoqué pour les dons en faveur des vieilles pierres qui eux ne priveraient personne de la solidarité humaine. Les centaines de millions d'euros engrangés suite à l'incendie de Notre Dame de Paris n'ont pas suscité de réserves bruyantes alors qu'il s'agissait de reconstruire à l'identique un monument de la vanité humaine suggérant que plus la flèche est haute et voyante, plus la spiritualité est forte et vraies sont les balivernes des religieux en quête de pouvoir et d'argent. D'autres suggéreront doucement qu'au contraire plus le symbole spirituel est discret et modeste plus la spiritualité est intense et sincère. En finançant la reconstruction de son œuvre, l'homme si vaniteux célèbre en fait son propre génie bâtisseur tandis qu'en finançant la cause animale, l'homme attise indirectement sa culpabilité pour son comportement injuste, sadique et mortifère vis à vis des animaux non humains.
Bien que hongre et réformé des Haras nationaux, Loustic de Keriou a échappé à l'abattoir et a fini sa vie dans la dignité, certes dans la déchéance de l'âge mais sans l'humiliation et la maltraitance souvent infligées par des soignants. Si les humains obèses et repus ont malgré tout encore le droit de manger les équidés après les avoir fait lâchement égorgés suspendus par une patte arrière, il convient alors de changer le droit en convertissant d'abord les gouvernants qui eux se chargeront à leur tour de convertir les gouvernés. Dans le fracas et la déraison du monde, ce combat pour la dignité de toute l'espèce humaine peut hélas apparaître à la multitude comme bien dérisoire.
* Oraison funèbre publiée sur le site loustic-de-keriou.org dans la rubrique "Actualité".
Insubmersible papauté
En mai 2025, une assemblée d'hommes a élu un nouveau pape suite au décès de François en avril 2025. Si cette élection s'est déroulée dans le secret du conclave des cardinaux de moins de 80 ans, l'événement a donné lieu à une immense mise en scène théâtrale sur la Place Saint Pierre devant les caméras du monde entier. Le cérémonial de la fumée blanche annonça enfin la conclusion de l'élection, après de longues heures d'attente permettant judicieusement de conserver plus longtemps l'attention des médias… Gardes suisses, déguisements d'époque, chorales, dévots en pamoison, fanfares, commentaires insipides de remplissage sur les chaînes de radio et de télévision, le Vatican peut rivaliser sans peine avec le décorum et les talents de comédiens de la famille royale britannique.
Mais curieux spectacle que cette foule idolâtre et ces médias complices, tous dans l'attente du nouveau chef d'une institution qui est pourtant rongée de longue date par la pédocriminalité, la violence envers les religieuses et l'exclusion des femmes de la prêtrise et des instances dirigeantes de l'Eglise. Etrange silence de toutes ces militantes féministes qui se rouleraient par terre devant le gouvernement d'un Etat occidental qui exclurait les femmes de ses rangs alors que l'Etat du Vatican ne se prive pas de le faire au nom d'une vérité théologique opportunément établie par des hommes. Et étrange abstention des mêmes de ne pas avoir profité de l'occasion pour dénoncer devant les caméras du monde entier la pédocriminalité endémique ravageant l'institution et pouvant handicaper durablement leurs enfants victimes.
Le discours religieux avec toutes ses niaiseries et ses balivernes pour abuser les pauvres gens montre qu'il est encore très efficient pour manipuler les foules, sollicitées par ailleurs pour financer le train de vie des soi-disant représentants d'un dieu inventé de toute pièce au fil du temps par des plumes certes très inspirées. Cependant, la large couverture médiatique de l'élection de Léon XIV masque en partie le déclin continu de l'Eglise catholique en Occident avec ses églises désertées qui restent une charge pour les communes propriétaires, et ses prêtres en faible nombre malgré le secours charitable de nombreux religieux africains.
Cet affaiblissement résulte en partie du concile Vatican II (1962-1965) qui aurait sans doute dû accepter les femmes à égalité de droit avec les hommes y compris pour l'accès à la papauté, conserver fièrement les habits religieux traditionnels au lieu d'invisibiliser les prêtres dans la société, et ne pas renoncer sous l'autorité de Paul VI au latin comme langue ordinaire de la célébration du culte qui a eu pour effet de démystifier brutalement la théologie causant déception et amertume. Si ces options avaient été choisies, rien n'interdit de penser que les 45 000 clochers de France recevraient beaucoup plus de fidèles, que les femmes auraient permis d'éviter toute crise de recrutement dans la prêtrise, et que l'usage du latin aurait à la longue enrichi les fidèles de connaissances utiles à un bon usage de la langue française tout en jetant opportunément un certain brouillard sur le signifié théologique.
Cette ferveur et cette liesse populaire très appréciées des médias qui ne se priveront pas de faire mousser l'événement à coup d'éditions spéciales pour faire de l'audience et en tirer profit ne sont pas sans rappeler celles des compétitions de football (incendie de véhicules et pillage de magasins en moins) ou celles de concerts de musique pop par exemple de Lady Gaga (érotisme racoleur en moins). On y trouvera chez le public le même engouement, la même emprise, les mêmes visages chavirés, qui pour son très Saint Père, qui pour son joueur de baballe préféré, qui pour son idole érotique en petite culotte.
Les médias et leurs commissaires politiques se réjouiront que pendant ce temps les citoyens ne s'occuperont pas des sujets importants de la politique, laissant ainsi une très faible minorité gérer ses propres affaires… et celles de la collectivité.
Infantiliser pour mieux dominer est une recette très ancienne qui naturellement a encore de beaux jours devant elle.
Santé mentale des adolescents :
le parcours du combattant
En juin 2025, un adolescent de 14 ans a poignardé à mort une assistante d'éducation à l'entrée d'un collège, sans conflit particulier avec cette jeune femme mais seulement parce que ce matin là, il aurait décidé d'en assassiner une, "n'importe laquelle" après "avoir été grondé par l'une d'entre elles" *. Sans antécédents judiciaires ou psychiatriques, son profil n'est pas sans interroger longuement les spécialistes de la santé mentale des adolescents.
Cette dernière se construit au fil du temps dans un empilement de situations imposées à l'enfant.
Le milieu familial sera plus ou moins harmonieux, toxique ou même destructeur en fonction du propre passé des parents qui à chaque génération peuvent notamment avoir vécu les traumatismes de la guerre à une époque où aucune prise en charge psychologique des anciens combattants n'était prévue par les pouvoirs publics. Ce milieu est en outre l'endroit privilégié des violences sexuelles contre les enfants, violences qui viennent se superposer à la violence alimentaire leur imposant d'ingérer le cadavre de leurs amis les animaux pour lesquels ils ont tant d'admiration et de compassion. La terrible négation de leur inclination naturelle à respecter le vivant, souvent dénigrée sous le nom de sensiblerie, peut durablement fausser leur boussole universelle en faveur de l'empathie et ébranler la confiance en leur propre capacité de jugement. Si on peut tuer les animaux aussi beaux qu'inoffensifs et en plus dans des conditions atroces, la porte est alors ouverte à un déchaînement de violence contre le vivant.
La religion avec ses balivernes à dormir debout viendra rajouter une couche d'irrationalité de nature à fragiliser encore un peu plus la confiance en son propre jugement. Que l'enseignement de niaiseries théologiques soit de nature à justifier la confession des enfants, leur mutilation sexuelle ou leur endoctrinement sans scrupules ne peut qu'ébranler là encore la confiance en leur propre capacité de jugement.
Enfin, l'école ou plus exactement l'Etat avec ses programmes nationaux et la progression des élèves par tranche d'âge et non pas par compétence personnelle dans chaque matière tentera d'uniformiser l'endoctrinement des futurs citoyens qui devront rester dociles et toujours faire semblant de croire à la fable de la représentation politique.
Depuis le début du XXIe siècle vient s'ajouter à tous ces périls pluriséculaires celui d'Internet dont les parents ont peu de moyens d'en contrôler l'utilisation par leur enfant face à l'irresponsabilité et l'impéritie de l'Etat dans la gestion de ce dossier. L'Etat se montre en la circonstance peu soucieux de l'ignoble violence infligée aux femmes par la pornographie.
Le libre accès des enfants aux sites pornographiques est une tragédie pour le regard que les futurs adultes mâles porteront sur les femmes, sans que les féministes ne semblent s'en émouvoir particulièrement. La réification de la femme au rang de vulve rasée avide de ramonages, et d'esclave obsédée par la fellation n'invite pas particulièrement à un grand respect et une haute estime du genre féminin par les mâles de tous âges.
Le sacrilège et la profanation de l'image féminine par les sites pornographiques risque de priver toute une génération de l'accès à la si belle poésie romantique plurimillénaire de la séduction entre hommes et femmes, des plus ou moins grandes affinités corporelles et psychologiques, du respect mutuel, de la générosité dans le plaisir, de la tendresse et de la communion rayonnante qui tous démultiplient à leur manière les délices du lien charnel.
Et non seulement les sites pornographiques peuvent mutiler la jeunesse d'une partie de ses rêves de rencontres pleines de poésie et de complicité mais en plus, des esprits malfaisants viendront impunément insinuer le doute dans l'esprit des adolescents sur leur orientation sexuelle ou sur leur identité de genre à une époque où ils sont particulièrement vulnérables à cette entreprise de déstabilisation.
Les rescapés de toutes ces embûches chemineront tant bien que mal sur leur parcours de vie, certains portant le lourd fardeau du passé tandis que d'autres surnageront au quotidien ou plus rarement seront épargnés par tous ces périls de l'enfance.
* Serge Hefez, "Face aux écrans, nos enfants sont trop seuls", Le Monde, 24 juin 2025
Russophobie obsessionnelle
En juillet 2025, le Président de la république a présenté devant les forces armées sa vision de la situation géopolitique actuelle, notamment du continent européen, lors de sa traditionnelle intervention précédant le défilé militaire du 14 juillet. Le chef d'état-major des armées était déjà intervenu le 11 juillet pour préparer les esprits sur la prétendue "menace russe" qui constituerait une menace existentielle pour la France et ses partenaires européens.
Cette menace fabriquée de toute pièce justifierait une hausse massive du budget des armées ( plus 3,5 milliards en 2026 et plus 3 milliards en 2027) alors que le gouvernement cherche désespérément les moyens de réaliser 40 milliards d'économie sur le projet de budget 2026. Il lui faut donc maintenant chercher à réaliser presque 44 milliards d'économie. Le budget des armées serait ainsi doublé entre 2017 et 2027 passant de 32 milliards à 64 milliards d'euros. Pour quoi faire ?
Au mieux, pour fabriquer du matériel militaire en France développant ainsi le tissu industriel français et au pire pour acheter du matériel militaire aux Etats-Unis faisant la fortune des entreprises américaines. Rien n'indique que les Français sont prêts à payer des impôts pour financer la guerre en Ukraine soit en achetant du matériel aux USA et en le donnant aux Ukrainiens, soit en fabriquant du matériel sur le sol français qui sera remis gracieusement aux forces ukrainiennes. Financer l'accueil des réfugiés ukrainiens ne semble pas poser de problèmes particulier mais financer la guerre de l'OTAN contre la Russie se heurte à la lucidité de nombreux citoyens sur les causes réelles de la guerre en Ukraine.
En effet beaucoup voient bien que ce conflit prends ses racines dans l'attitude querelleuse de l'OTAN à l'égard de la Russie. L'OTAN ne cesse d'encercler de façon belliqueuse la Fédération de Russie pour satisfaire les fantasmes américains d'une Russie ruinée, affaiblie, dépourvue de toute influence au niveau international et qui ne devrait donc faire bloc ni avec la Chine ni avec l'Union européenne. L'OTAN constitue alors une menace existentielle pour la Fédération de Russie et c'est à bon droit que cette dernière prend des mesures pour faire face au bellicisme otanien, sournoisement dénié par les membres de l'organisation.
La russophobie viscérale de la présidente allemande de la Commission européenne et de sa vice présidente estonienne chargée des relations internationales, toujours avides de sanctions à infliger à la Russie même si cela nuit gravement aux intérêts de l'Union européenne interroge longuement sur ses ressorts autres qu'une américanophilie idolâtre aux racines anciennes et profondes. Les mêmes interrogations peuvent se poser sur les responsables britanniques, français et allemands. Quels intérêts ont-ils à attiser une guerre ruineuse en Ukraine qui pénalise lourdement l'économie européenne alors qu'ils sont chargés par leurs électeurs de mettre en œuvre une Europe prospère et pacifique qui sert les intérêts des citoyens de l'Union tout en établissant de bonnes relations avec l'ensemble de ses voisins ?
Et tous les médias inféodés à leurs commissaires politiques d'obédience otanienne hurlant en chœur à la terrible menace russe, y croyant ou faisant semblant d'y croire pour satisfaire leurs maîtres à penser oeuvrent en fait sournoisement à l'organisation du monde au profit de certains Etats et au détriment d'autres. Cette arrogance du temps des empires occidentaux commence à sérieusement indisposer les Etats émergents.
Rencontre Trump/Poutine :
un bon instant de télévision
Le 15 août 2025, les présidents américain et russe se sont rencontrés en Alaska pour échanger notamment sur le problème de la guerre en Ukraine que Trump nomme "guerre de Biden" confirmant ainsi l'analyse de la partie russe selon laquelle ce conflit a été déclenché par l'attitude provocatrice, querelleuse et irresponsable des membres de l'OTAN dont Biden était le chef. Les autres sujets à l'ordre du jour de cette rencontre n'ont pas été divulgués.
Aucune annonce particulière n'est ressortie de cet entretien ce qui laisse supposer qu'aucune des deux parties n'aurait pris quelque engagement. Ceci est pour le moins étrange car cette rencontre a été longuement préparée en amont par les deux délégations russe et américaine si bien que la partie américaine connaissait de longue date les positions et les analyses de Moscou sur les causes du conflit. L'encerclement belliqueux du territoire russe par les forces de l'OTAN ne peut que légitimement irriter les Russes, lassés de voir les avions de chasse de l'OTAN survoler de façon provocatrice ses frontières. Jamais les USA n'accepteraient un tel scénario à leurs frontières.
C'est donc à bon droit que les Russes demandent la démilitarisation de l'Ukraine, l'exclusion de l'OTAN constituant une garantie de sécurité pour la Russie, tandis que la neutralité de l'Ukraine pacifique et ouverte aussi bien à la Russie qu'à l'Union Européenne constituerait une bonne garantie de sécurité pour l'Ukraine.
Mais pour jeter stupidement de l'huile sur le feu du conflit, les Européens décident de créer une "coalition de volontaires" pour envoyer des troupes sur le sol ukrainien après la fin des hostilités* pour soi-disant garantir la sécurité de l'Ukraine. Autrement dit, la non acceptation de l'Ukraine dans l'OTAN n'empêcherait pas la présence de troupes des membres de l'OTAN sur le sol ukrainien avec exactement les mêmes conséquences qu'une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN. Devant tant de mauvaise foi et de sournoiserie, chacun comprendra que la Russie s'engage plutôt dans une résolution militaire de ce conflit.
Même si cette rencontre en Alaska n'a pas fait l'objet d'avancées notables (tout au moins rendues publiques…), elle s'inscrit néanmoins dans un processus de saines relations internationales entre deux grandes puissances militaires et économiques de la planète. Il peut toujours sortir quelque chose de positif de relations humaines chaleureuses et apaisées.
Mais hélas, les commentaires négatifs de nombreux médias aussi hostiles à Poutine qu'à Trump l'un et l'autre diabolisés à outrance pour des raisons idéologiques sur de nombreuses chaînes de radio et de télévision ne servent pas la cause de la paix dans le monde. Toutefois, entre les médias qui succombent au dénigrement obsessionnel plein de bassesse et de mesquinerie sur des cibles désignées par leurs commissaires politiques et ceux qui se vautrent d'éditions spéciales en éditions spéciales dans l'infantilisation la plus niaise et la plus débilitante, il y a encore place pour des médias qui respectent les citoyens et leur capacité de jugement autonome lorsque ceux-ci disposent d'informations plurielles et contradictoires.
Dans ce cadre, le bon instant de télévision offert par Trump et Poutine ne peut que servir la cause du dialogue et de la paix en montrant que le stupide bellicisme d'une grande partie des gouvernements européens n'est pas une fatalité.
* Les troupes des pays membres de l'OTAN s'installeraient en Ukraine sitôt un cessez-le-feu ou un traité de paix signé. La Russie a donc intérêt à conserver un conflit d'intensité variable pour s'épargner ces voisins querelleurs et belliqueux.
Moldavie :
ingérence diabolique de la Russie
et
ingérence angélique de l'Union Européenne
En septembre 2025, la Moldavie a organisé des élections législatives qui ont permis à la présidente moldave, Maia Sandu, de conserver sa majorité politique au parlement malgré un léger recul. Son parti Action et Solidarité (PAS) a obtenu 50,20% des voix soit 55 sièges sur 101 dans le cadre d'un scrutin proportionnel, pour un taux de participation de 52%. Le vote de la diaspora pèse lourdement dans le résultat et constitue le score le plus important pour le PAS soit 78,61%. Il s'agit de la diaspora principalement dans l'UE et non pas dans la Fédération de Russie.
La Moldavie est candidate à l'intégration dans l'Union Européenne et bénéficie d'un soutien actif de membres de l'UE pour concrétiser ce choix sitôt les conditions réunies. Aussi bien, l'UE ne peut que favoriser la victoire électorale des organisations pro-européennes.
Inversement, la Fédération de Russie ne peut que soutenir, souvent par des moyens identiques à ceux de l'UE, les Moldaves partisans d'un rapprochement avec Moscou, après avoir été une République soviétique.
Ces deux interventions extérieures constituent une ingérence d'un Etat étranger dans les affaires intérieures d'un autre. De nombreux médias ne manquent pas de souligner le caractère insupportable de l'intervention russe et se gardent bien d'évoquer les pratiques similaires émanant de l'UE. Dans ce narratif infantilisant, il y aurait donc une ingérence diabolique de la Russie et une ingérence angélique de l'UE, tellement angélique qu'elle ne mériterait même pas d'être évoquée car de mauvais esprits adeptes de la démocratie pourraient la trouver tout aussi condamnable que celle de la Russie.
Ce militantisme de nombreux médias sous le contrôle impitoyable de leurs commissaires politiques façonnent les modes de penser y compris chez des journalistes qui parviennent sans doute à se persuader eux-mêmes de leurs propres balivernes et deviennent ainsi des menteurs de bonne foi.
Pour revitaliser le débat démocratique, il convient donc d'assurer la liberté des citoyens dans l'accès aux sources d'information en autorisant notamment le retour de la chaîne russe RT en français que les censeurs français et européens ont honteusement banni du paysage médiatique. Il appartient aux citoyens de se forger leur propre opinion à partir d'informations contradictoires sans que des gouvernements ou des technocrates bruxellois ne viennent leur dire ce qu'ils doivent penser.
L'univers politique est mensonger par essence. Le premier mensonge est celui de la représentation politique. Une fois dans l'imaginaire, tous les narratifs sont possibles. De vilains Russes veulent asservir les Moldaves. Alors que de gentils Européens veulent les servir. Chacun comprend alors pourquoi les raconteurs d'histoire (autrement appelés "écrivains") occupent une telle place dans la société surtout en cette période de rentrée littéraire.
La fable de la représentation :
les citoyens de plus en plus lucides
En octobre 2025, le deuxième gouvernement de Sébastien Lecornu s'affaire avec fébrilité au parlement pour essayer de trouver une majorité acceptant de voter un budget de compromis. Cela permettrait de ne pas exposer le gouvernement à une censure par les députés et en conséquence à une dissolution de l'Assemblée nationale. Les gouvernements se succèdent (Attal, Barnier, Bayrou, Lecornu 1 et 2 en 18 mois) et les postes ministériels se distribuent au gré du prince, qui même pour un temps bref, sont toujours un présent très prisé pour les ambitieux de la politique avides de rehausser leur CV avec cette marque de réussite.
En conséquence, les citoyens sont de plus en plus excédés par les jeux délétères des ambitions personnelles. Ainsi, 90% des personnes sondées ne font pas confiance aux partis politiques et 80% ne font pas confiance aux députés*. Ce niveau de défiance traduit manifestement la prise de conscience que la représentation politique n'est qu'une fable quand les citoyens ne disposent pas des moyens constitutionnels d'intervenir directement dans le jeux politique autrement que tous les cinq ans pour confier leur pouvoir souverain à des gens qu'ils connaissent à peine, souvent perçus comme bonimenteurs professionnels conseillés par des spécialistes en communication (Que faut-il raconter pour être élu et jouir pendant cinq années du trône et de ses délices ?).
D'ailleurs environ deux tiers des personnes interrogées estiment que la plupart des hommes et femmes politiques sont corrompus, et 87% pensent que ces derniers servent principalement leurs intérêts personnels.
Le seul moyen d'instaurer la confiance entre le peuple souverain et ses soi-disant représentants consiste à introduire la procédure du référendum d'initiative populaire y compris en matière constitutionnelle, la procédure du référendum abrogatif et celle du référendum révocatoire. Le peuple souverain doit être maître de son destin et doit pouvoir décider des grandes lignes politiques mises en œuvre pour la gestion du pays.
Chacun remarquera la défiance manifestée à l'égard du Président de la République puisque 58% des personnes interrogées souhaitent sa démission tandis que 65% ne lui font pas confiance pour protéger la France des risques de guerre. Il est vrai que ses propos guerriers et ses positions de franche hostilité à la Fédération de Russie dans le cadre du conflit en Ukraine ne sont pas de nature à rassurer les partisans de la paix. Des relations constructives avec la Russie devraient naturellement s'affranchir de l'épouvantail grotesque des chars russes à Paris qui constituerait une "menace existentielle" pour la France. Faiblesse intellectuelle, délire relevant de la psychiatrie ou gros mensonge pour essayer d'occuper l'espace médiatique dans une période de difficultés économiques résultant en partie des sanctions infligées à la Russie sur pression de Washington impatient de vendre son gaz et son pétrole aux Européens ?
La représentation dite "politique" des citoyens se réduit en fait à une représentation "théâtrale" des élus dans l'hémicycle du Parlement ou sur les plateaux de télévision.
Et le grand drame de ce théâtre du cynisme, du mensonge et de la sottise, c'est bien quand il finit par se jouer avec des chars et des bombes.
* 32% ne font pas confiance aux maires qui eux ne sont pas élus directement par les citoyens mais par les conseils municipaux.
Sondage Ipsos BVA "Fractures françaises", octobre 2025.
Respecter le peuple souverain
En novembre 2025, le peuple suisse s'est prononcé par référendum sur une initiative populaire visant à étendre aux femmes l'obligation de servir dans l'armée ou la protection civile, cette dernière ayant des tâches élargies. Avec un taux de participation de 42,94%, cette proposition a été rejetée par 84,15% des voix (et rejet par les cantons). Le gouvernement et le parlement avaient invité les citoyens à rejeter cette initiative populaire au motif que le coût en serait excessif pour des effectifs alors trop nombreux et pas nécessaires. Cela risquait de plus de perturber le marché du travail, les femmes s'absentant déjà pour les congés maternité. D'une manière générale, les principaux médias français ont plutôt été discrets sur ce référendum dont ils exècrent le principe même, et surtout sur son résultat qui ne va pas dans le sens de l'idéologie du moment concernant l'égalité homme/femme.
Dans le même temps en France, le Président de la République obsédé par la prétendue menace russe créée à point nommé pour masquer son impéritie dans la gestion des affaires intérieures, annonçait la mise en place d'un service national volontaire de dix mois rémunérés. Ce service national volontaire doit remplacer le Service National Universel (SNU) mis en place par le même président en 2019 mais qui s'est avéré être un échec non pas faute de candidats mais faute de moyens raisonnables pour les accueillir et les former. La Cour des comptes soulignait en septembre 2024 le coût à terme exorbitant du SNU fonctionnant à plein régime (environ 10 milliards d'euros).
La démocratie française est bien moins respectueuse de la souveraineté du peuple que ne l'est la démocratie suisse où cent mille signatures de citoyens suffisent (environ 2% des inscrits) pour pouvoir organiser un référendum sur un sujet de leur choix. Les citoyens français n'ont hélas pas leur mot à dire sur une institution (le service national) qui les concerne pourtant directement d'autant plus que selon le chef d'état major des armées, la France doit "accepter de perdre ses enfants" et de souffrir économiquement pour faire face à la "menace russe" (narratif obsessionnel de l'élite française âgée, qui a contrario invite les jeunes à ne surtout pas aller mourir pour les lubies délirantes des chefs…)*.
La mise en place en France de la procédure du référendum d'initiative populaire permettrait judicieusement, par exemple de renverser une décision du Conseil Constitutionnel dont les neuf membres n'ont aucune légitimité démocratique pour fabriquer des normes constitutionnelles, parfois contre la volonté de la prétendue représentation nationale.
Cette procédure pourrait aussi servir à aligner le régime de retraite des sénateurs sur le régime de base de la Sécurité sociale, ceux-ci ayant eu l'outrecuidance de rétablir la réforme des retraites de 2023 suspendue par l'Assemblée nationale, ce qui oblige les Français à travailler jusqu'à 64 ans soit deux ans de plus qu'auparavant pour l'ouverture des droits à une pension, et 42 ans de cotisations pour toucher une retraite à taux plein. Or les sénateurs qui pratiquent un absentéisme massif se sont jusqu'en 2023 octroyés avec l'argent public une retraite de 2200 euros net mensuels après seulement un mandat de six ans. Les vrais travailleurs apprécieront à sa juste valeur l'indécence du comportement de ces élus nationaux…
Perdre ses enfants pour satisfaire les pulsions russophobes d'une partie de l'élite française n'est naturellement pas envisageable pour tous les citoyens lucides sur la cynique instrumentalisation politique de la guerre en Ukraine.
Et ce n'est pas en entraînant dans la guerre le peuple souverain privé de sa souveraineté par les constructions constitutionnelles sournoises de l'élite qu'on lui témoigne du respect.
* Déclaration du général Fabien Mandon du 18 novembre 2025 au Congrès des maires de France.
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